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                   Volume 1, no.5, 25 juillet 
                    2002 
                  Projets en ERE
                  Gaspésie
                  Chez nous, le bilan ne fait aucun doute : la région 
                    est très active en ERE. Les écoles primaires 
                    et secondaires, les citoyens de tout âge ainsi que les 
                    visiteurs de la région ont un éventail d'activités 
                    à réaliser, de sites écologiques à 
                    visiter et de personnes ressources à contacter. L'implication 
                    est forte et toujours grandissante.  
                  Nous avons commencé le travail par un inventaire des 
                    organismes potentiellement actifs en ERE. Au total, 108 organismes 
                    ont été ciblés. Parmi cette liste, 61 
                    organismes ont été rejoints et 40 se sont avérés 
                    actifs en ERE. Tous ces organismes ont été informés 
                    du projet par téléphone et ont reçu les 
                    formulaires à remplir. De ces 40 organismes, 22 ont 
                    répondu aux formulaires en remplissant 51 fiches. Le 
                    manque de temps fut la raison principale pour justifier le 
                    non-retour des formulaires pour les 18 autres organismes. 
                  La région Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine mise 
                    beaucoup sur le tourisme estival pour subvenir à son 
                    économie et l'inventaire le démontre très 
                    bien. Par contre, nous souhaitons une mise à jour dès 
                    l'automne 2002 afin de permettre à tous les organismes 
                    de participer à l'inventaire. 
                   
                    Christian Fraser 
                    Gestionnaire de projets 
                    CREGÎM 
                    418-534-4498  
                 HAUT
                    
                  Bas-Saint-Laurent
                  Au cours de notre investigation, nous avons découvert 
                    que dans le Bas-Saint-Laurent, l'éducation relative 
                    à l'environnement s'articule autour des grands espaces 
                    naturels. Le Saint-Laurent, dans un premier temps, par son 
                    omniprésence, permet à divers organismes de 
                    travailler à révéler sa grande richesse 
                    mais aussi sa vulnérabilité insoupçonnée 
                    jusqu'à tout récemment. Ensuite, nous avons 
                    les contreforts appalachiens avec leur patrimoine de lacs 
                    et de rivières, de terres agricoles et de forêts, 
                    qui restent des lieux de prédilection pour la contemplation 
                    et l'organisation d'activités de plein air. 
                  À la lueur de notre travail, nous pouvons remarquer 
                    que plusieurs organismes se sont structurés en mettant 
                    à profit ce vaste territoire riche en ressource ouvrant 
                    les portes de l'enseignement. Ainsi, des programmes et services 
                    en interprétation ont vu le jour avec comme objectifs 
                    de faire découvrir, de sensibiliser et d'éduquer 
                    le public. Que ce soit dans un endroit pourvu de structures 
                    d'accueil développées comme au parc national 
                    de Bic, ou encore dans des sites moins aménagés 
                    comme les réserves fauniques de Pointe-au-Père 
                    et de l'Isle-Verte, la population locale comme les touristes 
                    de passage ont un vaste choix d'activités et de destinations 
                    pour se familiariser avec les écosystèmes et 
                    l'écologie. 
                  L'éducation relative à l'environnement dans 
                    le Bas-Saint-Laurent se fait aussi à l'école, 
                    au centre d'achat et dans les foires commerciales. Des groupes 
                    environnementaux aux noms évocateurs comme CEDRE, CRIE, 
                    UNI-VERT, Écolo-Vallée ou COECOS, sont autant 
                    de forces vives du milieu qui se sont donné comme mission 
                    de protéger le milieu naturel en touchant aussi la 
                    population dans son environnement quotidien. 
                  Jean-Marc Vincent, 
                    M.Sc. 
                    Recherchiste au CRE du Bas-Saint-Laurent 
                    418-721-5711  
                  HAUT
                    
                                   
          					"Portrait de l'ERE en Mauricie"
comme dans 
                    un miroir. 
                    par Christiane Deschesnes
                  À quelques reprises au cours des dernières 
                    années, je me suis mise à la recherche de personnes 
                    ressources ou outils pédagogiques pour sensibiliser 
                    tantôt un groupe-cible dans le public, tantôt 
                    une classe d'élèves. Ceci m'a amené à 
                    mesurer toute l'importance d'avoir accès à un 
                    tel répertoire des ressources en ERE pour faciliter 
                    la transmission des connaissances, lesquelles sont à 
                    la base de toute intervention en environnement. C'est donc 
                    avec entrain et conviction que je me suis jointe à 
                    ce projet de l'AQPERE. Je m'attendais bien sûr à 
                    faire du recrutement, mais au fil des jours le contact s'est 
                    transformé. On m'a parlé, on m'a confié 
                    des soucis environnementaux, des soupirs, mais aussi des espoirs, 
                    et une grande volonté de continuer, de ne jamais abandonner. 
                    J'ai rencontré des gens qui s'impliquent à fond, 
                    donc forcément très occupés, parfois 
                    à bout de souffle ou en attente de subventions, mais 
                    combien toujours aussi passionnés par le culte de la 
                    planète. 
                  Ce projet avait pour titre "Portrait de l'ERE". 
                    En fait la métaphore ne peut être plus appropriée 
                    car j'ai vu se tracer comme dans un miroir le visage de l'actualité 
                    environnementale de ma région. Puis ce visage s'est 
                    animé et m'a dévoilé un grand fleuve, 
                    de multiples rivières, et une infinité de lacs 
                    et de forêts. Bien sûr les villes et les villages 
                    trépident d'activité autour de ces thèmes 
                    tant au niveau du travail, des loisirs que de l'éducation 
                    à l'environnement. Les organismes répertoriés 
                    ont par contre des objectifs très diversifiés 
                    comme on peut le constater par ces exemples. 
                  La clientèle préscolaire des Centres de la 
                    petite enfance est initiée à la pêche 
                    et conscientisée à l'importance de conserver 
                    la qualité de l'eau. Un des plus importants projets 
                    d'assainissement de l'environnement à l'échelle 
                    mondiale sera concrétisé. En effet, le Lac Saint-Pierre 
                    sera libéré de ses 250 000 obus, dont 8 000 
                    non explosés, accumulés depuis 50 ans lors des 
                    exercices de tir. Et que dire de cette jolie fleur qu'est 
                    l'aster à feuilles de linaire, déjà proclamée 
                    emblème floral de la Ville de Trois-Rivières, 
                    et dont une colonie a été prise en considération 
                    dans le cadre d'une étude environnementale lors des 
                    travaux d'aménagement d'une nouvelle centrale hydro-électrique 
                    à Grand-Mère.  
                  Le visage de l'ERE, en pleine expansion, se tourne irrémédiablement 
                    vers l'avenir. Il sort de la classe, il se socialise. À 
                    preuve, il prend même la route de la Haute Mauricie 
                    au cur de la forêt jusque dans les pourvoiries. 
                    Jadis consacrées aux activités de chasse et 
                    pêche, plusieurs d'entre elles se transforment peu à 
                    peu en hôtellerie forestière où familles 
                    et touristes profitent d'un programme d'animation axé 
                    sur l'éducation relative à l'environnement. 
                  Conclusion: Il m'est apparu évident que les organismes donnent 
                    le pouls de l'environnement dans une région. Les citoyens 
                    impliqués dans les projets, aussi différents 
                    soient-ils, ont le même profond respect de la "vie" 
                    sous toutes ses formes. Leur exemple est stimulant et m'a 
                    personnellement apporté grandement.  
                  Christiane 
                    Deschesnes
  
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                  HAUT
                    
                  Opinion
                  Pierre Dansereau est un homme simple et sage. Lors de notre 
                    rencontre avec lui, il nous a transmis plusieurs messages 
                    pour nous aider à faire de l'ERE efficacement. Nous 
                    vous rapportons ici les idées les plus importantes 
                    qu'il souhaite nous léguer. 
                  Acquisition de connaissances et capacité d'analyse 
                    Pour le père de l'écologie au Québec, 
                    l'éducation à l'environnement (ERE) s'accomplit 
                    à travers trois étapes :  
                    1. D'abord par l'acquisition de connaissances et d'informations 
                    rigoureuses.  
                    2. Ce n'est qu'à la suite de cette base que l'ERE peut 
                    et doit doter l'individu d'une capacité d'interprétation 
                    de cette information, à la fois d'un point de vue technique, 
                    scientifique, politique, social, économique, moral 
                    et esthétique.  
                    3. Puis ce n'est qu'à partir de cette interprétation 
                    critique que l'individu commence à prendre des décisions 
                    personnelles en faveur de l'environnement. 
                  M. Dansereau souhaite que l'ERE se retrouve non seulement 
                    dans les écoles primaires et secondaires, mais aussi 
                    au Cégep et à l'université. "Souvent, 
                    les universitaires font des recherches si pointues qu'ils 
                    oublient les problématiques globales" pense-t-il. 
                   
                  Il invite les éducateurs de tous les milieux à 
                    nourrir la pensée globale à partir d'expériences 
                    locales (ou pointues). "L'écologie, c'est l'étude 
                    des interrelations. Il faut apprendre à situer un problème 
                    local dans sa globalité en tout temps".  
                  Certains concepts clés aident à visualiser 
                    les problématiques globales. Par exemple, la trilogie 
                    environnement, société et économie doit 
                    toujours être prise en compte. "On met souvent 
                    l'économie en priorité. Je crois que l'on devrait 
                    toujours mettre l'environnement en tête de liste puisqu'elle 
                    englobe l'économie. À l'opposé, l'économie 
                    est très spécialisée et ses priorités 
                    demandent de trop gros sacrifices" constate Pierre Danserau. 
                    (Les concepts schématisés de M. Dansereau sont 
                    trop peu diffusés selon l'AQPERE. Nous vous invitons 
                    à les consulter et à les utiliser.) 
                  D'autre part, cet éminent professeur-chercheur voit 
                    dans les technologies de l'information une occasion rêvée 
                    pour les jeunes de communiquer sans barrière et de 
                    développer leur instinct pour la globalité. 
                    "Internet les habitue à avoir une pensée 
                    plus large. Ils ne pensent pas seulement à leur famille 
                    ou à la société dans laquelle ils vivent, 
                    mais aux autres familles et sociétés réparties 
                    sur la planète". De ces expériences naîtra 
                    l'humilité nécessaire pour aider les pays pauvres 
                    selon lui. 
                  Lorsqu'on lui demande ce que le Québec peut donner aux pays pauvres et recevoir d'eux 
									en matière d'ERE, il répond: "Nous devrions demander aux gens dans le besoin ce 
                    que nous pouvons faire pour les aider. Il ne faut surtout 
                    pas proposer notre société occidentalisée 
                    comme modèle. Il faut éviter les erreurs de 
                    la révolution industrielle pour amener les niveaux 
                    de vie hors de la pauvreté". 
                  Développement personnel 
                    Des apprentissages intellectuels émaneront des démarches 
                    personnelles. M. Dansereau aime proposer ce qu'il appelle 
                    "l'austérité joyeuse". "Il s'agit 
                    d'adopter un comportement nécessaire au contrôle 
                    de soi. Économiser, renoncer à des privilèges, 
                    cesser nos excès de consommation avant que les ressources 
                    soient épuisées, opter pour la simplicité 
                    volontaire". Il ajoute que nous devons combattre la malhonnêteté, 
                    la cupidité et la corruption afin de pouvoir garantir 
                    notre avenir. 
                  Implication sociale 
                    Suite à cette évolution personnelle, l'individu 
                    désirera davantage s'impliquer à l'échelle 
                    sociale pour changer le monde. "Il ne faut surtout pas 
                    laisser les exploitants prendre les décisions seuls. 
                    Leurs intérêts sont contraires à l'intérêt 
                    public à long terme et à la conservation des 
                    ressources naturelles et agricoles" croit-il. Il suggère, 
                    aux universitaires surtout, de s'assurer du niveau d'éducation 
                    environnementale des individus à qui on accorde la prise 
                    de décisions. Selon lui, certains politiciens et économistes 
                    prennent de plus en plus d'éco-décisions, mais 
                    il faut rester vigilant. 
                  Il aimerait bien d'ailleurs que les universitaires s'impliquent 
                    davantage dans les prises de décisions politiques, 
                    mais pas à tout prix. "Je suis d'une génération 
                    où l'on pouvait être disqualifié si on 
                    s'impliquait, si on donnait notre opinion sur des décisions 
                    politiques. Aujourd'hui, ça a changé. Il ne 
                    faut pas obliger les universitaires à être sur 
                    plusieurs scènes, mais il serait lamentable qu'aucun 
                    d'entre eux n'occupe la place publique" affirme-t-il. 
                    Dans un même souffle, il dit s'opposer à ce que 
                    les décisions soient réservées aux spécialistes. 
                    Il nous partage par exemple son admiration pour les non-spécialistes 
                    comme Richard Desjardins qui réussissent à éveiller 
                    les consciences alors que les spécialistes n'arrivent 
                    pas ou n'essaient même pas de transmettre leur savoir 
                    et leur sens critique. 
                  Notre rencontre s'achève. Il lance alors un appel 
                    aux jeunes : "Servez-vous de votre pouvoir d'intimidation. 
                    Cognez aux portes des spécialistes et dites-leur que 
                    vous n'êtes pas d'accord avec eux. Osez poser des questions 
                    embarrassantes aux individus qui ont un pouvoir de décision". 
                    Il termine en disant : "Si le développement durable 
                    est l'équivalent d'un statut quo, il faut leur dire 
                    qu'on est insatisfait et leur imposer des défis". 
                  Merci M. Dansereau de nous transmettre votre sagesse. 
                 Entrevue: Brigitte Blais et Hugues Harry Lhérisson
								 Texte: Brigitte Blais 
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